La nature est en nous, nous sommes la nature : tout est lié !
C'est pas moi qui l'dit ! Je vous partage un bel article de Margaux Blanc, spécialiste zéro déchet publié sur
https://planetezerodechet.fr/ecoles-de-foret-enfants-education-milieu-naturel
Les écoles de forêt, un système éducatif atypique tout bénéfique
Avez-vous déjà entendu parler des écoles de forêt, ces établissements qui proposent un enseignement en milieu naturel ? Ce type d’éducation insolite n’aurait que des avantages !
Les bienfaits de la nature sur le corps et l’esprit sont connus de tous/tes. Les fameux “bains de forêt” en sont l’exemple même. Au Japon, la sylvothérapie est reconnue comme médecine préventive depuis 1982. En France, c’est plutôt la thalassothérapie qui fait office de médecine douce. Bien souvent, ces thérapies naturelles sont réservées aux adultes. Pourtant, les enfants pourraient tirer de nombreux bénéfices à étudier dans un milieu naturel. Retour sur les “écoles de forêt”, ces établissements insolites où la nature joue un rôle prépondérant dans le développement et l’éducation de l’enfant.
Les écoles de forêt, un système éducatif différent aux avantages certains
Malgré le retour à la nature, la sensibilisation écologique dès le plus jeune âge et l’essor du zéro déchet, force est de constater que l’école ne change pas ses habitudes. L’éducation se dispense (presque) toujours en intérieur, suivant le schéma classique du collège ou du lycée, à coup de cartables et de cahiers. Mais les élèves du primaire n’ont pas les mêmes capacités et besoins que les étudiants du secondaire. Pourtant, les enseignants auraient tout à gagner à changer leurs habitudes. C’est face à ce constat qu’un nouveau mode d’éducation a pris son envol ces dernières années avec l’émergence des écoles de forêt. Même si ces établissements scolaires atypiques remontent aux années 20, ils sont plus que jamais en vogue aujourd’hui.
Les Forest Schools, en anglais, sont nées aux États-Unis à la fin des années 20. Le mouvement commence à prendre de l’ampleur en Europe dans les années 50, se démocratisant dans les pays nordiques comme le Danemark, et en Allemagne. Le concept ? Dispenser des cours en plein air aux enfants de maternelle, sans chaises ni tables et encore moins de tableau noir. Exit les murs en béton, bonjour les arbres, les fleurs et le chant des oiseaux ! Au programme : découverte de la faune et la flore, balades en forêt, peinture, apprentissage de l’alphabet dans les bois ou sports de plein air.
©David Johnson/iStock
L’école en plein air, une déclinaison de l’enseignement Montessori
Les écoles dispensant la méthode Montessori plaident pour une réorganisation de l’espace éducatif afin d’encourager la créativité des jeunes élèves tout en améliorant leur concentration et leurs capacités cognitives. La pédagogie Montessori a pour objectif de construire l’enfant sur tous les plans : physique, social, mais aussi spirituel. De cette façon, il accède à une connaissance du monde et de la vie dans sa complexité et sa fragilité, l’aidant ainsi à se construire en toute confiance, avec bienveillance et responsabilité. Les écoles de forêt prolongent ces valeurs éducatives en élargissant leur cadre d’enseignement.
Des avantages non négligeables à l’école en plein air
Selon les responsables des écoles de forêt danoises, le premier avantage à ce type d’éducation extérieur est la réduction du bruit. Plus de classe fermée dans laquelle les cris résonnent, fatigant l’enseignant et excitant les élèves dissipés. Exit aussi les remontrances du type : “parlez moins fort, vous faites trop de bruit”, ou encore “ne bougez pas, restez assis” (une aberration pour des petits). Selon les acteurs de ce type d’enseignement en pleine nature, les tensions s’effacent en éliminant les contraintes d’espace.
Étudier au grand air, une technique d’apprentissage sensorielle
La nature offre aux enfants non seulement un cadre particulièrement riche pour jouer, mais aussi pour apprendre. D’ailleurs, les deux vont de pair. Le jeu en liberté serait en effet un élément crucial pour le bon développement de l’enfant. Ce n’est pas l’Éducation Nationale qui dira le contraire, elle qui met le jeu au programme de la maternelle depuis 2015.
L’ouverture vers la nature proposée par l’école de la forêt permet non seulement d’accroître la sensibilisation des enfants à l’environnement, mais aussi de profiter de l’espace en les laissant jouer et évoluer plus librement, tout en encourageant la créativité et le développement de l’imaginaire. Contrairement à une salle de classe traditionnelle, la forêt mobilise tous les sens des enfants. Et Dieu sait combien d’expériences sensorielles il est possible de faire en extérieur. La classe-forêt s’inspire alors des richesses de la nature comme technique d’apprentissage.
L’école de la forêt est un processus inspirant offrant des opportunités, à tout âge, d’atteindre et de développer une confiance en soi à travers un apprentissage intégré dans l’environnement naturel.
Quelles sont les matières enseignées dans les écoles de forêt ?
L’école-forêt permet à l’enfant d’apprendre DE la nature DANS la nature. Les élèves sont plus guidés par leur curiosité que par l’exécution de tâches dictées par un professeur. Bien sûr, l’expérimentation permise par ce type d’éducation est encadrée par un adulte pour éviter les incidents. En revanche, la prise de risque fait partie intégrante du “programme scolaire” (grimper aux arbres, se servir d’un couteau, allumer un feu, etc.). Voici à quoi peut ressembler le programme de la journée type d’une école-forêt “classique” :
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Cercle d’échange sur des rondins de bois (ou autres supports naturels)
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Rappel des instructions de sécurité essentielles
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Prise de possession de l’environnement d’apprentissage (l’élève est libre de choisir ses activités, le maître ou la maîtresse facilite seulement l’apprentissage)
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Déjeuner en plein air autour d’un feu de camp éventuel
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Poursuite des activités du matin
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Échange collectif sur les activités de la journée et partage des créations.
C’est un grand privilège de travailler dans ce type de classe sans murs. Cela m’émeut toujours de voir la joie et l’émerveillement des enfants dans leur découverte de la nature ainsi que les changements de saison. Ce qui ne serait pas possible dans une classe traditionnelle (Une maîtresse d’école-forêt de Grande-Bretagne).
Oublier le schéma éducatif classique
Le schéma de l’enseignement en pleine nature rompt totalement avec le schéma éducatif classique dans le sens ou la classe-forêt ne consiste pas à reproduire la salle de classe en dehors des murs. La forêt est alors envisagée et utilisée comme un véritable support pédagogique. Ce type d’éducation est généralement rendu possible à la maternelle. Passé un certain niveau scolaire, le contexte extérieur n’est plus en mesure de représenter une part significative de l’éducation, même si les sorties en extérieur régulières restent évidemment d’une extrême importance pour le bien-être des étudiants.
Quelles les limites aux écoles forêts ?
La définition de l’école forêt est parfois un peu floue. Les écoles de forêt revêtent généralement plusieurs formes selon la durée passée en immersion complète dans la nature. La classe-forêt est parfois dispensée à temps plein ou à temps partiel (dans ce cas, mieux vaut utiliser le terme d’école en plein air), un jour dans la semaine ou plusieurs, si ce n’est dans le mois ou l’année. L’école de la forêt, la vraie de vraie, doit se passer sur une longue durée, et l’apprentissage, se centrer sur l’élève en considérant le contexte environnemental comme faisant partie intégrante du programme scolaire.
De nombreuses écoles de forêt en Scandinavie et en Allemagne, pour seulement 3 ou 4 en France
En Europe, pas moins de 3000 écoles maternelles rurales se seraient développées depuis les années 50, présentant un intérêt croissant. L’Allemagne recenserait environ 2000 écoles-forêts, le Danemark 700. La France quant à elle, ne compterait pas plus de 5 établissements dans le pays.
(…) La nature fortifie le corps des enfants, prête l’intelligence à leur cœur, poétise leur esprit et leur donne de toutes choses une curiosité plus utile à l’éducation que toutes les grammaires du monde.
La forêt, la salle de classe de demain ?
Margaux Blanc