Dans l'affolement de leurs courses,
De petites mouches de flammes
Semblent jaillir des noires sources
En resplendissants rayons d'âmes ;
C'est que, dans les reflets d'étoiles,
Traçant sur l'eau des auréoles,
Comme des filaments de voiles
En feu, passent les lucioles.
Elles disparaissent dans l'ombre
Avec les morts et les fantômes ;
Puis, soudain, surgissent du sombre
Comme de lumineux atomes,
Brillantes des clartés de lune,
Blanches des éclats de lumière
Que leurs ailes font dans la brune
Dont s'enveloppe la clairière.
L'oeil suit leurs vives arabesques,
Leur capricieuse volée :
Zigzags d'éclairs d'or pittoresques,
Clairs flocons de lumière ailée.
Et longtemps, sans lasser leurs ailes,
Éprises de courses frivoles, Le long des heures solennelles
Passent les blondes lucioles.
Albert Lozeau (1907) - Poésies Québécoises Oubliées.
Tiré de : Albert Lozeau, L'Âme Solitaire, Paris, F. R. Rudeval Éditeur, 1908, p. 57-58.
(Source : Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, vol.
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